Comment vérifier la qualité de mes backlinks

Si vous attendez que vos backlinks vous sauvent sans les vérifier, vous jouez à pile ou face avec Google — et la maison perd. Un bon lien n’est pas celui qui pointe vers vous, mais celui qui transfère de l’autorité, apporte du trafic qualifié et ne vous condamne pas à un déclassement. Ici, on va décomposer, tester et neutraliser : des outils, des métriques, des scripts et un plan d’action pour évaluer la qualité de vos backlinks comme un stratège.

Pourquoi la qualité des backlinks prime sur la quantité

Le mythe du nombre : beaucoup de clients veulent des « milliers de backlinks » comme on collectionne des médailles. Google ne compte pas les médailles, il lit le contexte, la crédibilité et le risque. Un lien sporadique depuis un site thématique et indexé vaut souvent plus que 1 000 liens sitewide depuis des fermes de contenu.

Problèmes réels à détecter

  • Links from irrelevant sites : un blog de recettes pointant vers un site B2B SaaS ? Mauvais signal.
  • Sites pénalisés ou spammy : un lien depuis un domaine pénalisé peut transmettre du risque.
  • Placement piège : footer, sidebar, pages d’annuaire générées = valeur nulle, risque élevé.
  • Anchor text toxique : sur-optimisation avec ancres exact-match = alerte.

Ce que vous devez mesurer

  • Autorité du domaine (Domain Rating, Domain Authority, Trust Flow) — à utiliser comme indicateur, pas vérité absolue.
  • Pertinence thématique : topical relevance entre le contenu source et votre page cible.
  • Visibilité & trafic : un lien depuis un domaine qui attire du trafic réel, c’est un lien qui rapporte.
  • Indexation & crawl : si la page source n’est pas indexée, votre lien est invisible.
  • Nature du lien : dofollow vs nofollow (et maintenant rel= »sponsored » / rel= »ugc »).
  • Position & contexte : un lien dans un article éditorial a plus de poids qu’un lien dans le footer.

Se fixer des seuils pratiques

  • Privilégiez les domaines avec DR/TF > 20 pour des gains clairs, mais ne rejetez pas des domaines faibles si la pertinence et le trafic existent.
  • Méfiez-vous des sites avec un ratio CF/TF anormal (forte citation sans trust).
  • Surveillez les ancres : si plus de 30% d’ancres sont exact-match vers la même URL, vous courez un risque.

Anecdote courte : J’ai vu un e‑commerce perdre 20% de son trafic après 6 mois d’achat massif de liens sitewide. Les métriques brutes semblaient bonnes. Le placement et les ancres ont tout trahi. Vous ne voulez pas faire pareil.

Action rapide à la fin de cette section : exportez votre liste de backlinks depuis Google Search Console et votre outil préféré (Ahrefs/Majestic/Semrush). C’est la base. Sans ça, vous ne verrez que l’iceberg.

Collecte et centralisation : outils, exports et bonnes pratiques

Récupérer tous vos backlinks, c’est déjà gagner la moitié de la bataille. Vous ne pouvez pas analyser ce que vous n’avez pas. Utilisez plusieurs sources : Google Search Console (GSC), Ahrefs, Majestic, Semrush, Moz et logs serveur si possible. Chaque source a des angles morts ; cumulez-les.

Processus recommandé (opérationnel)

  1. Exporter la liste brute :
    • GSC : « Liens externes » → exporter CSV (valeur : gratuit + officiel).
    • Ahrefs/Semrush/Majestic : exporter « referring domains » et « backlinks » en CSV.
  2. Normaliser :
    • Dédupliquez par URL source + URL cible.
    • Conservez colonnes clés : sourceurl, sourcedomain, targeturl, anchortext, rel, datediscovered, DR/TF/UR.
  3. Enrichir :
    • Récupérez status HTTP (200/301/404), indexation (Search Console coverage ou API de l’outil), traffic estimé (Organic Traffic Est. Ahrefs/Semrush).
    • Vérifiez la position du lien (content/footer/sidebar) via scraping rapide.
  4. Centraliser :
    • Stockez en CSV ou dans une base (Postgres/Google Sheets pour commencer). Un simple Google Sheet suffit pour un audit initial.

Script basique pour batch-check (extrait)

  • Exemple minimal en Python pour vérifier rel et status (requests + BeautifulSoup) :

Conseils pratiques pour la collecte

  • Faites tourner l’export tous les mois. Le profil de liens bouge.
  • Conservez l’historique des découvertes (datediscovered) pour détecter la link velocity anormale.
  • Utilisez des quotas API pour ne pas exploser vos comptes — séquencez vos appels.

Tableau synthétique (exemple de colonnes à conserver)

| Champ | Pourquoi |

|—|—|

| sourceurl | Vérifier contexte & position |

| sourcedomain | Evaluer autorité & risque |

| targeturl | Voir page receiving |

| anchortext | Détecter over-optimized anchors |

| rel | dofollow / nofollow / sponsored |

| status | 200/301/404 — voir perte de jus |

| indexed | Oui/Non — lien visible par Google |

| trafficest | Valeur business du lien |

Collecter, normaliser, enrichir : répétez. Sans données fiables, tout diagnostic est conjecture.

Audit qualitatif : métriques à vérifier et interprétation

Les métriques techniques ne valent rien sans interprétation. Voici les indicateurs à examiner, comment les lire, et vos décisions à partir d’eux.

  1. Autorité & popularité
  • Domain Rating (Ahrefs) / Domain Authority (Moz) / Trust Flow (Majestic) : indicateurs synthétiques. Comparez plusieurs sources. Si tous sont bas, lien de faible valeur ; s’ils sont élevés mais le site a un profil spammy, prudence.
  • URL Rating / Page Authority : parfois une page forte sur un domaine moyen vaut mieux qu’un domaine fort avec page faible.

Interprétation :

  • DR > 40 = potentiellement fort, mais regardez le topical fit.
  • TF/CF déséquilibre (p.ex. TF très bas vs CF élevé) = lien probablement issu d’une ferme.
  1. Pertinence thématique
  • Analysez le sémantique autour du lien : mots-clés présents, silo thématique du site.
  • Outils : Topical Trust Flow (Majestic), ou un scoring maison via LDA/embedding type Sentence-BERT sur le contenu source vs votre page.

Règle : une faible autorité thématiquement proche peut surpasser une autorité plus haute mais hors sujet.

Pour optimiser la visibilité d’un site, il est crucial de comprendre l’importance des liens et de leur autorité. Un profil de liens bien structuré peut renforcer la thématique d’un site et améliorer son classement dans les résultats des moteurs de recherche. Il est donc essentiel de s’assurer qu’aucun lien toxique n’entrave cette stratégie. Pour cela, il peut être utile de consulter des ressources sur la façon de détecter un profil de liens problématique, comme dans cet article sur l’identification des liens toxiques. De plus, réaliser un audit de netlinking peut s’avérer salvateur pour redresser la situation et maximiser le potentiel de trafic. Pour approfondir ce sujet, découvrez comment un audit peut aider à optimiser la stratégie de netlinking dans cet article dédié. Enfin, comprendre la relation entre les liens et l’autorité est essentiel pour toute démarche SEO, comme expliqué dans notre section sur les liens et leur rôle dans l’autorité SEO.

  1. Visibilité & trafic
  • Estimation de trafic organique sur la page/domaine (Ahrefs/Semrush). Un lien d’un domaine avec 10k visites/mois vaut souvent plus que DR élevé sans trafic.
  • Vérifiez le pourcentage du trafic vers la page source. Si le domaine a du trafic mais pas la page, la valeur du lien chute.
  1. Indexation & crawl
  • Si la page source n’est pas indexée, le lien ne compte. Utilisez GSC ou « site:sourceurl » pour vérifier.
  • Vérifiez robots.txt et meta robots (noindex). Si pas indexée, demandez retrait ou supprimez le lien si toxique.
  1. Nature et position du lien
  • Dofollow vs Nofollow/Sponsored/UGC : dofollow reste plus précieux.
  • Placement : lien dans article body = maxi ; footer/sidebar = faible ; comments = souvent toxique.
  • Sitewide links (présent sur toutes les pages) = signaux artificiels, à surveiller.
  1. Anchors & risk
  • Distribution des ancres : calculez % d’ancres exact match, marque, URL.
  • Seuil d’alerte : >30% exact-match vers la même page -> action.
  1. Réputation et signaux de spam
  • Whois anonymisé ? Hôte sur IP partagée avec 100s de sites spammy ? Pages générées automatiquement ? Evitez.
  • Signaux : pages en langue étrangère sans traduction, contenu mince, excessifs liens sortants.

Décisions basées sur le scoring

  • Score > 70 : garder et monitorer.
  • Score 40–70 : garder si thématique/traffic ok.
  • Score < 40 : envisager nofollow, disavow, ou suppression.

Exemple d’algorithme simple (pondération)

  • Autorité 30%, Pertinence 30%, Trafic 20%, Position 10%, Anchor Risk -10%. Ajustez selon votre secteur.

Détection des liens toxiques et actions correctives

Vous avez des liens toxiques ? On n’en parle pas, on agit. Un lien toxique peut être : spammy, pénalisant, dangereux pour votre profil. Voici comment les repérer et les neutraliser.

Signes d’un lien toxique

  • Provenance d’un réseau de PBN identifiable (templates identiques, IPs communes).
  • Ancres exact-match massives.
  • Présence sur des pages qui hébergent des dizaines de liens externes sans rapport.
  • Domaine avec pénalité (chute brutale de trafic historiquement).

Méthodologie pour triage

  1. Priorisez par risque : liens avec anchor exact-match + sitelow DR mais spammy en top.
  2. Vérifiez la corrélation : apparition massive de liens puis chute de trafic ? C’est un indicateur.
  3. Contrastez avec logs serveur et GSC : liens qui ne génèrent aucun crawl ni clic peuvent indiquer piège.

Actions possibles (ordre d’escalade)

  • Contacter le webmaster : demande polie + preuve du lien (capture). Gardez le suivi.
  • Si retrait impossible : ajouter dans le fichier de désaveu (disavow) via GSC.
  • Pour PBN connus : disavow et monitoring agressif.
  • Noindex/nofollow côté source : parfois vous négociez la conversion du lien en nofollow si proprio coopératif.
  • Bloquer via robots ou fichier .htaccess si lien vient d’un domaine que vous contrôlez.

Script pour générer un fichier disavow (extrait)

  • Parcourez votre CSV, filtrez les domain avec score < 30 et anchor-risk élevé, exportez list of domains in the format required by Google :

Timing et finesse

  • N’abusez pas du désaveu : c’est une option pour cas extrêmes. Supprimez d’abord manuellement.
  • Conservez un journal d’actions (tickets, échanges, dates). En cas de problème avec Google, ce journal est précieux.

Anecdote courte : J’ai laissé un client disavower 120 domaines après refus de retrait ; 3 mois plus tard, recovery net de 18% trafic organique. Parfois, la brutalité est la bonne médecine.

Processus automatisé, surveillance et plan d’action récurrent

Un audit ponctuel ne suffit pas. Les profils de liens évoluent. Il faut une routine : collecte, scoring, action, reporting. Voici un playbook industrialisable.

Pipeline recommandé (mensuel)

  1. Auto-export : récupérer nouveaux backlinks depuis GSC / Ahrefs API chaque semaine.
  2. Enrichissement automatique : status HTTP, indexation via GSC API, estimations trafic.
  3. Scoring automatique : appliquer votre modèle (autorité, pertinence, anchor risk).
  4. Alerting : déclencher un ticket si un domaine tombe sous le seuil critique ou si apparition massive de liens.
  5. Remediation : workflow pour contacter webmasters ou générer disavow.

Outils pour automatiser

  • Zapier/Make pour déplacer des exports CSV vers Google Sheets ou DB.
  • Scripts Python s’appuyant sur APIs (Ahrefs, Majestic, GSC). Exemple pseudo : scheduler + dedupe + score + mailer.
  • Tableau/Looker/Google Data Studio pour dashboards : évolutions du profil de liens, nouveaux domaines, anchors.

Exemple de pseudo-flow en bash + cron

  • Cron every Sunday:
    • wget/export GSC → rawbacklinks.csv
    • python enrich.py rawbacklinks.csv enriched.csv
    • python score.py enriched.csv scored.csv
    • python alert.py scored.csv (envoie Slack si nouveaux domaines à risque)

KPI à suivre en continu

  • Nombre de backlinks mensuels (net gain/loss).
  • Nombre de nouveaux domaines vs perdus.
  • % d’ancres exact-match.
  • Nombre de domaines disavowed / demandes de retrait en cours.
  • Trafic estimé généré par top 20 backlinks.

Checklist opérationnelle (à appliquer en 60 minutes)

  • Exporter backlinks depuis GSC + outil principal.
  • Lancer script d’enrichissement rapide (status + rel + indexed).
  • Ouvrir top 20 nouveaux domaines : check thématique, trafic, placement.
  • Envoyer demandes de retrait pour 5 pires.
  • Mettre à jour fichier disavow si nécessaire.

Conclusion

Vous avez maintenant le plan pour voir, juger, corriger et automatiser la vérification de vos backlinks. Les metrics sont des armes, pas des idoles. Mesurez l’autorité, la pertinence, l’indexation, l’ancre et la position. Automatisez la collecte, scorez avec un modèle simple et agissez : contact, retrait, disavow. Ne laissez pas les backlinks décider de votre sort en silence. Agissez, testez, répétez. Dans la guerre du ranking, l’inaction est une reddition.