Si vous attendez que Google vous aime, vous êtes déjà mort. Un audit SEO sérieux ne sert pas à flatter l’ego : il révèle les blessures qui vous empêchent de gagner des positions. Ici je décortique les problèmes récurrents que je retrouve en mission, et je vous donne des rustines opérationnelles pour les réparer — vite et sans blabla.
Crawlabilité et indexation : les failles qui tuent la visibilité
Problème : votre site est invisible aux robots pour des raisons triviales ou sournoises. Robots.txt mal configuré, balises meta noindex plantées sur des masses de pages, erreurs 5xx intermittentes, ou rendu JavaScript qui échoue en production. Résultat : pages non indexées, trafic stagnant, pages importantes oubliées.
Ce que je vois tout le temps
- Robots.txt qui bloque /wp-admin/… et aussi /assets/, empêchant Google d’analyser le CSS/JS et de correctement rendre la page.
- Balises
<meta name="robots" content="noindex">laissées par erreur sur des templates. - Canonicalisation mal appliquée : pages utiles pointent vers la page d’accueil ou vers une version HTTPS/WWW différente.
- Rendement JavaScript incomplet : le contenu principal ne s’affiche que côté client et le crawl passe à côté.
Vérifications simples et rapides (5–15 minutes)
- curl -I https://votresite.tld/chemin pour vérifier header HTTP (200 vs 404/301).
- curl -s https://votresite.tld/robots.txt
- Screaming Frog en mode render JS et export des pages with meta robots.
- GSC > Couverture : cherchez les patterns « Crawled – currently not indexed », « Discovered – currently not indexed ».
- Logs serveur : grep « Googlebot » access.log | awk ‘{print $9}’ | sort | uniq -c — pour repérer 5xx/302 massifs.
Exemples concrets
- J’ai trouvé chez un e‑com un /assets/ bloqué par robots.txt : Google voyait une page sans CSS = CLS et LCP punit. Résultat : -30% d’URLs indexées en 2 semaines. Correction = débloquer assets + recrawl via URL Inspection. Bim, indexation revenue.
- Template PHP laissé avec noindex dans le header : 1200 pages de catégorie cachées. Action = retirer, 301 si besoin.
Actions recommandées (ordre d’attaque)
- Vérifier robots.txt et débloquer ressources critiques (CSS, JS, fonts, images).
- Exporter toutes les pages avec meta robots =grep « noindex » sur l’export.
- Corriger les canonicals et tester avec fetch-as‑Google (GSC) ou Screaming Frog.
- Si site JS heavy : mettre en place server-side rendering (SSR) ou prerender pour les pages primaires.
- Lancer recrawl via sitemap, GSC URL Inspection, ou soumettre sitemap mis à jour.
Outils pratiques
- Screaming Frog (mode JavaScript), Google Search Console, logs (GoAccess ou custom grep), curl, Lighthouse pour rendu.
Indice de gravité (rapide)
- Bloquage robots.txt sur assets = critique.
- Noindex massif = élevé.
- Canonicals erronés = élevé mais corrigible.
- Rendement JS = élevé, nécessite dev.
Conclusion de section : arrêtez de cacher vos pages aux robots. Rendez le contenu visible, contrôlable, et testez comme un robot — pas comme un humain.
Performance & core web vitals : quand la vitesse vous mange le ranking
Problème : pages lentes, LCP élevé, CLS incontrôlable, interactions capricieuses. Google ne punit pas pour la lenteur seule, mais pour l’expérience qu’elle inflige aux utilisateurs. Et l’UX réduit le CTR, augmente le bounce, et fait descendre tout le reste.
Symptômes fréquents
- LCP > 2.5s, CLS > 0.1, INP/FID trop haut.
- Scripts tiers (chat, trackers, pubs) qui bloquent le thread.
- Images non optimisées, fonts bloquantes, CSS non critique chargé en premier.
- Absence de cache HTTP/TTL, pas de CDN, headers manquants.
Tests à lancer immédiatement
- PageSpeed Insights + Lighthouse (desktop/mobile).
- WebPageTest pour waterfall précis (TTFB, Start Render, LCP).
- Analyse réseau Chrome : cherchez render-blocking resources, fonts, scripts tiers.
- Rapporter proportion de JS tiers : gardez sous 50–100KB critique.
Corrections concrètes (à appliquer en sprint)
- Défer lazy-load pour les images non visibles : <img loading= »lazy » …>.
- Preload des fontes critiques et LCP asset : .
- Split du JS : critical inline minimal, remainder as async/defer.
- Compression et format moderne : AVIF/WebP + srcset.
- CDN + cache-control : ex. nginx
- Audit des tags tiers : supprimez ceux qui n’apportent rien.
Exemple chiffré
- Un client e‑commerce : réduction du JS initial de 340KB à 120KB → LCP passé de 4.8s à 1.9s, taux de conversion +15% sur mobile en 30 jours.
Priorités selon impact
- LCP asset (image/hero) : chargez-le en priorité.
- CLS : réservez dimensions d’images/fonts pour éviter shift.
- INP/FID : réduisez tâches longues et scripts sync.
Outils rapides
- Lighthouse, PageSpeed, WebPageTest, Chrome DevTools, Fastly/Cloudflare/CDN logs.
Conclusion de section : la vitesse n’est pas une option. Traitez LCP/CLS/INP comme des KPIs à optimiser chaque sprint. Un site lent, c’est une armée qui se débandera avant la bataille.
Contenu et topicalité : du remplissage au champ de bataille
Problème : contenu moyen, dispersé, cannibalisé, ou tout simplement inutile. Google classe les domaines qui maîtrisent un champ sémantique. Si vos pages rognent les unes sur les autres, vous diluez l’autorité.
Ce que je retrouve
- Pages fines (200–350 mots) sans profondeur sur des sujets compétitifs.
- Contenu dupliqué ou near-duplicate (tags, facettes, snippets générés automatiquement).
- Cannibalisation : plusieurs pages pour la même requête avec titres concurrents.
- Aucune map thématique : articles sans cluster, perte de jus sémantique.
Processus d’audit de contenu (opérationnel)
- Extraire toutes les pages (Screaming Frog / export CSV).
- Joindre données de performance (GSC impressions/CTR, GA sessions).
- Filtrer : pages < 300 mots ET < threshold trafic (ex. <100 sessions/mois) ET sans backlinks.
- Décider : consolidé / enrichi / supprimé / 301.
- Mettre en place content hub : pilier + clusters, chaque cluster renforce le pilier via maillage.
Outils & méthodes
- TF-IDF / Topic modeling pour repérer les gaps sémantiques (tools : Surfer, Semrush Topic Research, Ubersuggest).
- Utiliser ChatGPT/IA pour sourcer idées, mais réécrire et contrôler la factualité.
- Mesurer topical authority : nombre de pages pertinentes + backlinks ciblés.
Exemple tactique — consolidation
- Vous avez 6 posts sur « chaussures running débutant » dispersés. Choisissez le meilleur, enrichissez-le (+700–1200 mots, FAQ, schémas), 301 les autres vers le pilier, ajoutez internal links depuis articles connexes. Résultat attendu : amélioration de position sur 10+ requêtes longues et hausse d’impressions.
Règles anti‑cannibalisme
- Un mot-clé principal par page : claire intention.
- Titres H1 uniques, metas distinctes.
- Canonicals corrects.
- Internal links explicites : utilisez un texte d’ancrage descriptif, évitez “cliquer ici”.
Pour maximiser l’impact des optimisations SEO, il est crucial de bien comprendre comment les liens internes influencent l’autorité d’un site. Pour approfondir ce sujet, l’article sur les liens et leur rôle dans le SEO offre des perspectives intéressantes. De plus, réaliser un audit SEO permet de détecter les points d’amélioration et d’optimiser la stratégie en place. En lien avec ces pratiques, il est essentiel de suivre des indicateurs de performance clés, abordés dans le paragraphe suivant, pour évaluer l’efficacité des actions mises en œuvre.
KPIs à suivre post-audit
- Positions pour les expressions cibles du pilier.
- Impressions et CTR dans GSC.
- Temps moyen sur page et pages/session pour mesurer engagement.
Conclusion de section : arrêtez d’éclater votre autorité sur des miettes. Structurez, consolidez, dominez un champ sémantique plutôt que de jouer à cache-cache avec Google.
Architecture, maillage interne et urls : contrôlez le flow de pagerank
Problème : mauvaise architecture = perte de jus, profondeur excessive, duplication via paramètres et facettage non contrôlé. Les robots se perdent, vos pages utiles restent délaissées.
Signes révélateurs
- Pages profondes (>4 clics de la homepage) non indexées.
- Faceted navigation générant millions d’URLs avec mêmes contenus.
- Orphan pages (non liées depuis le site).
- Pagination/paramètres mal gérés = indexation de pages de filtre inutiles.
Audits efficaces
- Histogramme de profondeur : export Screaming Frog > Group > Crawl Depth. Cherchez les groupes massifs au-delà de 4.
- Detect orphan pages : comparez sitemap.xml vs crawl ; pages dans sitemap mais 0 backlinks internes = suspect.
- Paramètres URL : lister patterns ?utm, /?sort=, /?page= ; vérifier GSC > Couverture pour spikes.
Solutions pratiques
- Siloing thématique : organisez en clusters avec pages pilier en top-level et clusters à 1–2 clics.
- Canonical sur facettes non utiles et noindex sur combinatoires à faible valeur.
- Implémenter rel= »next/prev » pour pagination utile, et canonical vers page 1 pour pages triées non pertinentes.
- Maillage interne stratégique : ajouter liens vers pages profondes depuis articles piliers et catégories.
- Sitemap dynamique : ne publiez que URLs valables, excluez paramètres.
Priorités
- Réduire profondeur pour pages commerciales.
- Stopper explosion d’URLs via facettes.
- Rattacher orphelines utiles au maillage.
Petite anecdote
- Un OTA avait 12M d’URLs indexables pour 150K produits. Résultat : trafic organique divisé par deux sur pages marchandes. Binaire : bloquer facettes + sitemap propre = trafic marchand +42% en 45 jours.
Conclusion de section : l’architecture, c’est la logistique du ranking. Sans une route claire, votre contenu reste un trésor enterré.
Netlinking et profil de backlinks : soignez vos alliances
Problème : liens toxiques, manque d’autorité, ancres sur-optimisées, ou pertes de liens critiques. Les backlinks restent l’un des leviers les plus puissants — mais mal gérés, ils ruinent plus qu’ils n’aident.
Ce que je scrute
- Concentration d’anchors exact-match sur des PBNs.
- Perte soudaine de liens après migration ou suppression.
- Beaucoup de liens « sitewide » (footer/sidebar) de faible qualité.
- Faible diversité de domaines référents par rapport à concurrents.
Audit opérationnel
- Exportez backlinks depuis Ahrefs/Semrush/Majestic.
- Filtrez par Domain Rating, Trust Flow, anchor diversity.
- Repérez liens en nofollow vs dofollow, liens perdus (Lost Links).
- Mappez les pages qui reçoivent le plus de link equity et celles qui en manquent.
Actions concrètes
- Reclaim lost links : audit 404 + redirections 301 si page supprimée.
- Détox : compilez liste de domaines toxiques et disavow si gros volume de liens spammy.
- Outreach ciblé : templates courts, proposez valeur (guest post, donnée unique, outil gratuit). Exemple d’opening :« Bonjour, j’ai vu que vous citez [old resource]. J’ai créé une version mise à jour avec données récentes et un guide pratique. Intéressé(e) ? —Silvio »
- Diversifiez anchors avec brand anchors et url anchors (au moins 40–60% brand/url).
Quand disavow ?
- Si volume élevé de liens spam et pénalité manuelle potentielle, sinon privilégiez suppression via outreach. Disavow = arme lourde, utilisez-la si vous avez une raison claire.
KPIs à monitorer
- Domain Rating / Domain Authority progression.
- Nombre de referring domains de qualité.
- Positions pour pages linkées.
Conclusion de section : vos backlinks sont vos alliés ou vos traîtres. Nettoyez, récupérez, et construisez des liens comme on forge une armée : diversité, qualité, stratégie.
Un audit SEO sérieux révèle des plaies : visibilité bloquée, site lent, contenu dispersé, mauvaise logistique interne, ou alliances toxiques. Vous avez maintenant la liste des diagnostics et des actes à mener — pas une théorie, un plan de bataille. Choisissez 2 leviers, exécutez en sprint, mesurez, répétez. Le SEO, c’est une guerre de logique, pas de chance. Gagnez-la ou observez la concurrence vous remplacer.